Isole et Olena... La perle du Chianti Classico
Ahhhh Paolo de Marchi... Un homme de douceur et de gentillesse pour diriger un domaine tout en finesse!
Ce domaine, pour le voir il faut le mériter! On suit une route qui grimpe... qui grimpe et qui tourne... qui tourne... avant d'arriver sur un improbable chemin de terre que l'on emprunte jusqu'à cette superbe bâtisse aux airs un peu provençaux. De là, la vue sur les vignes posant fièrement en contrebas, est imprenable.
Paolo de Marchi, issu d'une famille de viticulteur du Piémont a choisi la Toscane dans les années 70 au moment où la viticulture italienne subissait une des crises les plus graves qu'elle aie connue.
Mais audacieux et tenace, Paolo achète son domaine situé sur la commune au joli nom de Barberino Val d'Elsa et se fait peu à peu une philosophie, qui se démarque de celle de ses confrères du Chianti et Chianti Classico.
Lorsqu'il commence son activité, le sangiovese est majoritairement assemblé avec des cépages dits "internationaux", cabernet sauvignon et syrah, qui lui apportent un côté suave et semblent dompter ses tannins mordants. Alors, Paolo de Marchi fait comme tout le monde, il plante à côté du sangiovese et du canaiolo, cabernet sauvignon et syrah.
Mais très vite, il se rend compte de 2 choses.
D'abord, dans l'assemblage, le cabernet sauvignon étouffe le sangiovese. Ensuite, les cépages autochtones sont très adaptés au terroir et savent le mettre en valeur. Les sols du Chianti sont très variés, les plus beaux sont composés de calcaire, d'alberese (marne calcaire) et de galestro (argiles et marnes schisteuses). Mais on peut aussi trouver certaines zones avec des sols plus sablonneux, et donc plus chauds. Ces sols et le climat chaud et sec tempèrent l'acidité du sangiovese et lui permettent de développer ses arômes fruités et délicats. Il doit en tout état de cause pour atteindre une maturité optimale être planté entre 150 et 500 m.
Pour Paolo de Marchi, la typicité des vins toscans vient de cette alliance du sangiovese et du terroir!
Alors, il décide de réaliser son Chianti dans les règles de l'art, uniquement à partir des cépages locaux, Sangiovese et Canaiolo. Il ne renie pas pour autant les cépages internationaux et afin de permettre à chaque cépage de se révéler au mieux sur le terroir de son domaine, il a choisi de produire également des vins issus d'un seul cépage, sangiovese, cabernet sauvignon et syrah, des vins qui ne manquent pas, bien au contraire, d'élégance et de caractère.
Vins dégustés
Les vins sont droits et dotés d'une belle struture. Pour qui veut déguster un vrai Chianti Classico, Isole e Olena est un incontournable! Mais ses autres vins sont également très beaux et jamais les tannins ou l'alcool ne prennent le pas sur le fruit. Et leur belle et rafraîchissante acidité leur permettra de vieillir avec majesté!
- Chianti Classico (DOCG), assemblage de Sangiovese (85%) et Canaiolo (15%) 2009 et 2010 - élevé 12 mois en barriques, 4 mois en bouteille (environ 20 € chez un caviste)
- Cepparello (IGT), Sangiovese 2008 - élevé 20 mois en barriques dont 10% neuves (environ 60 € chez un caviste)
- Isole e Olena Collezione de Marchi Toscana, Syrah 2006 (environ 50 €)
- Isole e Olena Collezione de Marchi Toscana, Cabernet Sauvignon 2006 (environ 35€)
- Collezione De Marchi Chardonnay IGT Toscana
- Vino Santo 2004, Malvasi et Trebbiano
Là je me dois de vous conter un peu l'histoire du vino santo ... Enfin, en toute humilité, je vais laiser la parole à Piero Bargellini, écrivain et homme politique italien de la première moitié (et un peu plus) du XXème siècle.
"Pendant l'hiver de 1439 il y eut à Florence un Conseil important pour tenter la réunification de l'Eglise Catholique et de l'Eglise Orthodoxe. Pendant le Conseil il y eut une série de banquet, dont le dernier à la clôture des travaux, pour sceller la nouvelle concorde. A la fin du symposium l'on servit un vin exquis, de production locale, fait avec des raisins blancs séchés. Un vin qui se nommait, alors, "Vin Pretto". Mais quand le grand et solemne Bessarione, luminaire des prêtres grecs, l'approcha à ses lèvres celui-ci s'exclama: "C'est le vin de Xantos", en se référant au vin de la célèbre île grecque. Les participants crurent qu'il avait trouvé dans ce vin de telles qualités qu'on pouvait le proclamer "santo" ("saint"). Et le nom de "Vin Santo" est resté depuis lors, et ainsi il restera pendant qui sait encore combien de temps" (extrait de "Splendida Storia di Firenze" de Piero Bargellini.)
Mais comment fait-on ce divin nectar ?
Une fois vendangés, les raisins (Malvasia et Trebbiano) sont entreposés en grappes dans des locaux aérés, en prenant soin de les disposer sur des paillasses en bois, où on les laisse sécher durant la période qui va du mois d'octobre jusqu'en janvier. Ce procédé permet l'élimination d'une grande partie de l'eau qui remplit les grains, tout en augmentant le pourcentage de sucre.
Les raisins sont ensuite foulés et laissés fermenter dans un petit fût de bois appelé "caratello". Le moût est versé jusqu'à atteindre le 75% du volume total. La fermeture du "caratello" est effectuée hermétiquement de façon à ralentir le processus de fermentation.
Après 3 ans, on obtient un vin liquoreux à forte teneur en alcool [16 à18°].
Isole e Olena
Loc. Isole,1
50021 Barberino Val d'Elsa (FI)
Tel +39 055 8072763